Bienvenue à la maison !

Vous avez sans doute déjà observé, au cours d’une balade dans un parc, dans un champ, chez un voisin, ces charmantes petites maisons en bois que l’on nommecabane” ou “hôtel” à insectes. Tout comme les mélanges de fleurs jouent le rôle de buffet garni pour les butineurs, ces jolies constructions leur servent d’abri.

Quel intérêt ?

C’est simple ! Les accueillir signifie protéger votre jardin. En contrepartie, vous acceptez de cohabiter avec une faune de sympathiques insectes qui ne demandent qu’à faire le ménage autour d’eux, tout en assurant prospérité et pollinisation à vos plantations !

Installer un hôtel à insectes est aussi un acte de responsabilité vis-à-vis d’insectes parfois menacés par la destruction ou l’endommagement de leur habitat naturel. Et comme le gîte ne va pas sans le couvert, inutile de confectionner un habitat parfait pour ces petites bêtes s’il n’y a aucune fleur à butiner alentour. Laisser un coin de jardin “au naturel” où y semer un mélange de fleurs est donc tout à fait indiqué.

Quand l’installer ?

Facile : n’importe quand ! En revanche, ne vous étonnez pas si votre hôtel reste désespérément vide les premiers temps. En effet, c’est en automne qu’il affichera sans doute complet. Les insectes y trouveront un refuge appréciable durant les mois les plus froids. Au printemps, ils pourront y pondre bien à l’abri. L'été, en revanche, ils seront tellement actifs dans votre jardin, que l’hôtel sera peut-être déserté. Mais c’est pour la bonne cause !

Où l’installer ?

Quelques règles simples sont à suivre pour une installation optimale de votre cabane à insectes :

  • Préférer une exposition ensoleillée (sud / sud-est), à l’abri du vent et de la pluie,
  • Isoler la cabane de l’humidité en la positionnant à plus de 20 cm du sol,
  • Eviter de modifier l’emplacement choisi, sous peine de perturber les hôtes.

Comment le fabriquer soi-même ?

Tout d’abord, sachez que si l’idée vous tente, la réalisation peut vous faire peur. Si vous ne vous imaginez pas, clous dans une mains et marteau dans l’autre, vous lancer à corps perdu dans la construction de cette cabane, vous trouverez sans aucun doute des constructions “prêtes à poser” dans votre jardinerie préférée.

Si, en revanche, vous avez l’âme bricoleuse, il est tout à fait possible de confectionner un tel abri à l’aide de matériaux de récupération naturels.

Une seule règle essentielle : pas de bois traité ! Sans quoi votre belle initiative risque fort d’être contre-productive. 

  • La forme

La forme n’a pas d’importance, tant que votre structure est étanche et stable. Losange, carré, rond, laissez libre cours à vos envies et à votre créativité débridée, ou cherchez l’inspiration parmi la multitude de photos et plans existant sur la toile, comme cet exemple de cabane publié par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) de la Drôme (en cliquant ici).

Et pensez à recouvrir votre cabane d’ardoise par exemple, afin qu’elle ne prenne pas l’eau.

  • La structure

Pour l'ossature de votre cabane, optez pour des bois résistants, comme le châtaignier, le mélèze ou encore le douglas. Une fois la taille et la forme définies, c’est au tour des “logettes” de voir le jour. De différentes tailles, elles doivent s’adapter aux insectes que vous souhaitez accueillir dans votre jardin.

  • Les habitations

Place désormais à l’étape la plus ludique : l’aménagement intérieur. Dans chacune des logettes, disposez les matériaux adaptés à chaque insecte et recoupez-les si besoin, afin qu’ils se moulent au mieux à aux tailles des chambrées.

Là encore, quelques règles simples :

-  Positionnez les éléments les plus lourds en bas, par exemple tessons de pot en terre cuite et briques creuses, pour ne pas déstabiliser votre hôtel.

-  Pour accueillir un maximum d’espèces, jouez sur la diversité des matériaux utilisés ! Plaquettes de bois, bûchettes et planches percées, tiges de bambous, petit pot en terre cuite remplis de paille, feuilles mortes, petits branchages, fagots, brindilles ou encore pommes de pin sont des exemples de tout ce que pouvez utiliser pour décorer les logettes.

 

Quels matériaux pour quels insectes ?

Voici quelques exemples de bonnes associations pour votre cabane à insectes :

  • Paille et foin pour les chrysopes, alias les dévoreuses de pucerons ;
  • Supports percés avec des trous de différentes tailles pour les abeilles sauvages (osmies) et guêpes solitaires, excellentes pollinisatrices ;
  • Pot en terre cuite avec de la paille pour les perce-oreilles (forficules), autres dévoreurs de pucerons mais aussi de psylles (nuisibles sévissant sur les arbres fruitiers) ;
  • Petits branchages et fagots de brindilles pour les petits insectes volants comme les syrphes, également dévoreuses de pucerons au stade larve, mais aussi pollinisatrices au stade adulte, et les carabes (petit scarabée brillant qui se nourrit de limaces, d’escargots, de pucerons, mais aussi de graines... d’adventices, en voilà un remède efficace contre les mauvaises herbes !) ;
  • Plaquettes de bois rapprochées et pommes de pin pour les coccinelles, sans aucun doute la tenante du titre de super dévoreuse de pucerons ;
  • Boîte vide percée pour les bourdons, formidables pollinisateurs.

Mais la cabane à insectes n’est qu’un premier pas vers l’aménagement d’un jardin accueillant pour ces formidables alliés du quotidien, qui n’ont qu’une hâte : faciliter votre vie de jardinier ! Ainsi, vous pouvez disposer des tas de pierres pour servir d’abri aux lézards et aux araignées. De petits fagots de branchages au sol ou suspendus, des pots en terre cuite remplis de paille ou de foin, une tuile, un point d’eau, une zone sableuse plus sèche... autant d’ingrédients propices au développement des insectes utiles au jardin.

Enfin, n’enfreignez pas la règle d’or : pour assurer une biodiversité épanouie dans votre jardin, mieux vaut bannir les insecticides.

Combinez dès maintenant massif fleuri et cabane à insectes et vous pourrez revendiquer le titre convoité de bed & breakfast de nos amis à 6 (ou 8) pattes !